Un bocal. C’est tout ce qu’il a fallu à Hélène pour contenir tous les déchets non recyclables qu’elle a consommés en 2018. L’image est singulière et surprenante. C’est le but du défi, pour piquer notre curiosité. C’est surtout le fruit de milliers d’heures de recherches et d’expérimentations. Et la porte d’entrée possible vers un projet bien plus vaste et nécessaire : sensibiliser et nourrir la réflexion sur les grands enjeux de notre monde et aux défis auxquels nous sommes confrontés... jusque dans notre quotidien. Accompagné d’un comité scientifique engagé, le collectif Edeni est devenu une référence sérieuse des formations à la transition écologique en France. Il crée des programmes pédagogiques qui questionnent l’ordre actuel, apportent des connaissances, et fait passer à l’action pour réussir nos transitions écologiques personnelles et professionnelles.
Difficile d’expliquer Edeni sans raconter l’histoire de son inspirante – et le terme ici n’est pas galvaudé – fondatrice Hélène, qui enchaîne recherches, formations et conférences – quand elle ne consacre pas son temps aux causes comme La Terre ou sur le terrain militant (Colleuses féministes, Green Guerilla, La Ronce) – pour contribuer à changer un monde qui ne tourne plus tout à fait rond. Ce constat, elle le fait en Argentine, alors conseillère du ministre de la Modernisation du gouvernement : Je travaillais sur des projets en lien avec le « développement durable » – un oxymore pour moi désormais – et je participais à des projets de long terme et à grande échelle sans jamais en voir les résultats concrets sur notre mieux-être et l’environnement. Avec mon sac à dos ou mon attaché-case, j’ai parcouru plus de 60 pays, vécu au sein de 150 foyers du monde entier où j’ai découvert les joies et les vertus du minimalisme. D’ambassades en bidonvilles, des yourtes mongoles au désert iranien en passant par les associations cubaines et les conférences australiennes. Partout ce même constat : nous pouvons être bons et innovants mais pourtant nous détériorons inutilement nos écosystèmes et notre santé à cause d’un système civilisationnel colonialiste, capitaliste et patriarcal. Le coup de grâce, c’est à l’occasion d’un G7 au Japon qu’elle le reçoit, face aux dirigeants mondiaux réunis à la commission du « développement durable » : au déjeuner, tous avaient des plateaux (garnis de viande) et des bouteilles en plastique ! Un manque de cohérence flagrant et « hors-sol ».
"Pour Hélène, le savoir EST un pouvoir. Et il est temps d’en récupérer, à tous niveaux. Non pas du pouvoir SUR mais du pouvoir AVEC."
Hélène se lance alors un défi fou : comprendre la situation écologique et sociale mondiale de manière systémique, son évolution et les alternatives existantes pour vivre en harmonie avec le vivant, nos valeurs et nous-mêmes. Vaste programme. Économie, finance, santé, décolonialisme, écoféminisme, politique, écologie, nutrition, neurosciences, zététique*, communication non violente, production, do it yourself... Hélène s’intéresse à tous ces sujets – et bien d’autres – et à leur interdépendance. Son objectif : faire sa part d’éducation populaire en éveillant d’abord celles et ceux qui font le plus de dégâts par leurs privilèges financiers et culturels, et en misant sur l’intelligence collective** qui peut en ressortir. Faire interroger, comprendre et agir pour notre propre bien (collectif). Pour Hélène, le savoir EST un pouvoir. Et il est temps d’en récupérer, à tous niveaux. Non pas du pouvoir SUR mais du pouvoir AVEC. Elle passe alors plus de 5000 heures à s’informer et à rencontrer des expertes et experts qui l’aiguilleront et valideront ses recherches, sur le fond (déontologie du contenu, éviter les fausses bonnes idées), comme sur la forme (pédagogie efficace). Un travail fastidieux et rigoureux, grisant aussi, qui lui permet de lancer Edeni en 2017, un organisme de formation qui accompagne tout individu et organisation dans une transition écologique et sociale globale et en actes. Avec les bons outils.
"Le passage à l’action, concret, complexe, incarné, enfin palpable, sans condescendance."
Au cœur de la stratégie d’empouvoirement – processus de développement d’un pouvoir – d’Hélène pour améliorer le monde, il y a la formation en approche E.S.E (écologie - santé - éthique). Parmi les formules proposées, ce programme est le plus plébiscité par celles et ceux qui veulent vraiment faire de l’écologie un pilier de leur vie personnelle et professionnelle. Plus de 40 heures de formation en e-learning avant de rejoindre sa promo à Paris pendant 4 jours, pour approfondir les connaissances, découvrir de nouveaux aspects, challenger avec les autres participant.e.s et la formatrice et faire de la gestion de projet ESE à impact et durable ! Un contenu validé par des professionnel·les expert·es dans leur domaine (dentiste, philosophe, nutritionniste, neuroscientifique, etc.) qui change tout par rapport aux fausses bonnes idées qu’on peut voir fleurir sur les réseaux sociaux. Un programme de mails quotidien et l’accès à de la documentation en ligne, entre autres, complètent l’apprentissage e-learning. Et il reste encore pleins de choses à apprendre grâce à la partie en présentiel de la formation : de la théorie pour développer son esprit critique et (ré)apprendre à apprendre et, des ateliers et exercices pour mettre en pratique ce qui aura été vu durant la partie distanciel et ainsi favoriser la prise de hauteur et l’incarnation.
La formation en approche E.S.E est un véritable passage à l’action, concret, complexe, incarné, enfin palpable, sans condescendance pour faire de l’écologie un véritable pilier dans nos vies.
Obtenir la certification E.S.E c’est valider ses connaissances et compétences développées au cours de la formation et ainsi être reconnu.e et se positionner en tant qu’expert de la transition écologique et sociale et agir pour le bien commun ! Une promesse forte et ambitieuse : acquérir les outils clés pour comprendre les enjeux actuels et les moyens d’agir au quotidien que ce soit dans sa vie professionnelle et personnelle.
« Quel que soit son déterminisme social, chacun·e mérite de se former. »
Pour celles et ceux qui n’auraient pas les moyens, différentes aides pour financer votre formation sont disponibles, le paiement en plusieurs fois, (bientôt) le CPF ou pôle emploi. Edeni met également à disposition une participation en conscience pour les personnes qui sont véritablement motivées à rejoindre le programme. La formation se déroule à Paris durant 4 jours après avoir réalisé un réel exercice d’apprentissage et de mise à niveau en e-learning.
Hélène partage également ses conseils dans de nombreuses vidéos sur la chaîne YouTube d’Edeni ainsi qu’avec les articles présents sur le site internet d’Edeni. Elle échange avec différent·es invité·es autour de sujets aussi pertinents les uns que les autres lors des podcasts mensuels organisés par l’équipe. C’est informatif et pédagogique, jamais vindicatif. Parce que, quel que soit son déterminisme social, chacun·e mérite de se former. D’autres offres sur la reconversion professionnelle, des retraites éco-sérénité pour les particuliers ou encore des interventions diverses et variées pour les entreprises sont proposées par Edeni. S'entourer de personnes engagées, honnêtes et volontaires est nécessaire et un soulagement. Personne n’est ni messie ni devin. Même en tant que collectif, nous n’avons pas la vérité absolue, mais nous faisons de notre mieux, avec cœur, conscienciosité et enthousiasme. Avec compromis sans compromissions.
Études et retours d’expérience à l’appui, le collectif Edeni prouve que le mode de vie plus sain et respectueux qu’il promeut n’est pas plus chronophage que celui imposé par le système capitaliste qui met tout à notre disposition sans qu’on ait besoin de réfléchir (cherchez l’erreur). Il permet aussi à un couple d’économiser jusqu’à 2500 € par an en moyenne et à des salarié·e·s de faire évoluer leur impact. Ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg d’un modèle qui remet le vivant au cœur puisque adopter un mode de vie plus sain et respectueux de l’environnement et des autres, c’est (ré)apprendre à faire soi-même, c’est se (re)connecter à l’essentiel et (re)découvrir le plaisir de vivre en harmonie avec ses valeurs. C’est reprendre le pouvoir sur sa vie finalement. Paraît que c’est même pas chiant... voire que ça rendrait heureux !
* «Zététique» vient de l’adjectif grec zétètikós «qui aime chercher», «qui recherche», lequel est issu du verbe zétèin «chercher». Se dit des méthodes de recherches scientifiques : méthode zététique.
** L’intelligence collective désigne la capacité d’une communauté à faire converger intelligence et connaissances pour avancer vers un but commun. Elle résulte de la qualité des interactions entre ses membres.
HÉLÈNE, L'ÉTERNEL CHOIX DE LA PILULE BLEUE
Malgré son refus de réduire Edeni à sa personne et la mise en avant d’une personnalité, on reprend ici les moments clés de la vie d’Hélène qui l’ont menée à créer Edeni parce qu’on est convaincus que son histoire peut être source d’inspiration. Tous ces moments où, à l’instar de Néo dans Matrix, elle a dû choisir entre la pilule bleue, la facilité de progresser dans un monde contradictoire à forte dissonance cognitive* et la pilule rouge, celle de la consonance cognitive qui assure cohérence entre valeurs, discours et actions.
2012. Après des études en temps que boursière et une bourse pour un tour du monde des initiatives éco-responsables à faible impact environnemental (sac à dos, peu d’avion et hébergement chez l’habitant), c’est au Mexique qu’Hélène doit faire un premier choix crucial. Alors qu’elle dénonce les agissements de Coca-Cola qui puise l’eau potable dans les nappes phréatiques du village de San Cristobal de Las Casas pour produire son breuvage, l’entreprise lui propose, dans un acte de rédemption, de la sponsoriser pour communiquer sur les enjeux environnementaux. Un temps tentée par cette manne financière utile au rayonnement des messages qu’elle souhaite faire passer, Hélène refuse l’offre, consciente de servir de caution à la marque dans ce qui lui semblait finalement être une opération de green washing. Première pilule rouge.
2015. Consultante en stratégie pour la Commission européenne et Interpol notamment, elle est sollicitée par le gouvernement argentin fraîchement élu (par surprise) pour devenir conseillère du ministre de la Modernisation. Amoureuse de la culture argentine dans laquelle elle baigne depuis petite, elle accepte et quitte la France. Se pose alors la question très terre-à-terre mais réelle de « quoi faire de mes quelques possessions matérielles ? ». Se refusant, à 26 ans, de déménager ses affaires dans un conteneur transporté par cargo polluant, elle décide de tout (dé)laisser... surtout l’idée qu’il faudrait faire passer « l’avoir avant l’être » inculqué par la société de consommation. Elle commence alors sa « déconstruction » des privilèges acquis malgré son enfance modeste, élevée par des parents aviculteurs, à se renseigner sur le minimalisme et le rapport de l’humain au vivant et crée l’association Edeni dans les bidonvilles de Buenos Aires. Deuxième pilule rouge.
2017. Hélène fait partie de la délégation argentine présente à la commission du développement durable du G7 qui se tient au Japon. Elle doit y présenter les indicateurs qu’elle a créés pour l’ONU. Ils permettent de mesurer la cohérence en matière de santé, d’écologie et d’éthique (ça vous rappelle quelque chose ?) au sein de la « Smart City », fameuse ville intelligente. Face à elle, ses idoles de l’époque : les membres du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et les grands décideurs politiques du monde, dont Barack Obama... Soudain, un hic ! Au moment du déjeuner : tout ce petit monde venu traiter des enjeux environnementaux planétaires mange dans des plateaux-repas en plastique garnis de viande, et étanche sa soif avec des bouteilles d’eau en plastique. Quelle absurdité ! Quelle indécente incohérence ! Troisième pilule rouge. Hélène quitte ses fonctions et consacre son temps à comprendre la situation écologique et sociale mondiale, son évolution et les alternatives existantes pour vivre en harmonie avec le vivant, ses valeurs et elle-même. Edeni, la petite association née dans les bidonvilles de Buenos Aires devient une école de formation, en France.
2017, encore. Hélène est une jeune femme brillante et dynamique, qui a la cause environnementale chevillée au corps... elle a fait ses armes auprès des huiles internationales, est une fine connaisseuse de l’Amérique latine... il n’en faut pas davantage pour que certains à La République en Marche (qu’elle ne connaît pas à l’époque) lui proposent d’être la candidate du parti à la députation pour représenter les Français·es de l’étranger d’Amérique latine. Un temps tentée par le symbole fort d’une végétalienne écoféministe et décolonialiste avec sa gourde sur les bancs de l’Assemblée nationale... elle décline. Par peur de n’être qu’un symbole. Ou de se laisser glisser doucement dans le moule ? Edeni est définitivement sur les rails.
2020.
Edeni poursuit sa mission d’éveil des consciences et de passeur de savoirs. La formation est disponible dans huit villes de France et en ligne. Bientôt chez vous et par vous ?
* Théorie élaborée par L. Festinger selon laquelle la coexistence, chez un même individu, d’élé- ments de connaissance qui, d’une manière ou d’une autre, ne s’accordent pas entraîne de sa part un effort pour les concilier.
Objectifs de développement durable de l'ONU en lien :
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