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À La Rochelle, un sapin (i)conique ?

On ne pensait pas avoir à traiter ce genre d'info (en vrai, on n'est pas tellement étonnés) mais la presse locale et nationale s'étant saisie du sujet "sapin de la discorde", Les Pandas Roux, n'écoutant que leur courage, sont allés à la rencontre de l'élue en charge de la nature en ville et des Héritiers de la récup' pour comprendre ce qui se cache derrière cette affaire de (non) sapin qui, à défaut de faire couler beaucoup de sève, semble faire couler beaucoup d'encre.





Ça y est ! La Rochelle rejoint le club de moins en moins fermé des villes dont le sapin de Noël fait polémique. Sur les réseaux sociaux et jusque dans les rédactions de journaux locaux et nationaux, les opinions sont tranchées : le sapin (i?)conique qui trône dans la cour de l’Hôtel de ville ne correspond pas au standard du genre ! 



Il faut dire que ce n’est pas à proprement parler un sapin mais un cône blanc de 5 mètres habillé de branches de sapin disposées en spirale, décorées à partir d’éléments de récupération naturels. Loin de l’image d’abondance, d’opulence et, il faut l’avouer, d’évidence que charrie dans nos esprits la « magie de Noël ». 

Notez que notre bon président avait sifflé la fin de ce triptyque en -ence dès 2022 (sans se l’appliquer, faut pas déconner !). Oui mais Noël, « c’est pas pareil !!! »… « et pour augmenter nos impôts et le prix du stationnement »… « mais pour faire un « sapin » recyclé et céder à la dictature écolo, là il y a du monde ! »… « et la magie dans tout ça ? »… « et la tradition ? »



« Oh, oh, oh ! » dirait le père Noël. Suivi d’un « tout doux bijoux ! » 



D’abord, peut-être pourrions-nous commencer par éviter de mélanger les carottes et les choux… Y a-t-il vraiment corrélation entre l’augmentation des coûts de stationnement et des impôts (qu’on l’apprécie ou non) et la déco du sapin de Noël ? 



Ensuite, « la tradition », c’est que le sapin de Noël trouve vraisemblablement ses racines, 2000 ans avant JC, dans des célébrations païennes : les celtes, en l’occurrence, associaient un arbre à chaque cycle lunaire et celui du 24 décembre n’était nul autre qu’un épicéa. Pour célébrer le solstice d’hiver, synonyme de renaissance du soleil, un arbre était alors décoré de fruits, de fleurs et de blé. C’est seulement près de 2500 ans après, en 354 après JC pour être précis, que l’Église institue la célébration de la naissance de Jésus pour contrer cette fête païenne. En France, le sapin apparait pour la première fois en 1738, introduit par Marie Leszczynska, femme de Louis XV. Il sera « démocratisé » sur les places des communes et dans les foyers de quelques privilégiés qu’après la guerre contre la Prusse en 1870. Il inondera les foyers français avec l’avènement de la société de consommation dans les années 1960-70… Autant dire que l’argument de la « tradition » est pour le moins léger.



 

La "gabegie de Noël" en France en quelques chiffres


5 à 6 millions de sapins sont coupés.


27% des français·es déclarent recevoir des cadeaux qu'ils n'utilisent jamais

ce qui représente 12 millions de cadeaux jugés inutiles.

1 million de cadeaux sont directement jetés.


76 000 tonnes de nourriture sont gaspillées à Noël chaque année

soit l'équivalent de 3kg par ménage. Juste pour Noël !


Source et plus d'infos et solutions pour adapter nos comportements : ADEME


 



Il nous reste alors que, en ces temps moroses et difficiles, les décorations, illuminations et autres sapins de Noël, ça apporte de la joie et ça rassérène ! Et que le sapin de Noël 2023 dans la cour de l’Hotel de ville restera dans certains esprits comme un parangon de tristesse, nu et famélique ! 



Peut-être… (cela reste tout de même assez subjectif).



Nous pouvons aussi chausser d’autres lunettes et regarder l’histoire qu’il y a derrière ce sapin : la fabrication des décorations à partir de matériaux naturels de récupération, dans un esprit de solidarité grâce à la collaboration entre les services de la ville et les bénévoles des « Héritiers de la récup’ », une association spécialisée dans l’organisation d’ateliers de fait soi-même qui promeut lien intergénérationnel et économie circulaire. De belles valeurs de Noël, non ?



Allez, dans la période de grands bouleversements que nous connaissons, il est peut-être temps de faire preuve de créativité et de profiter du contexte pour inventer des Noëls plus sobres tout en restant créatifs et joyeux… Et si le résultat du sapin cette année n’est pas pleinement à la hauteur des attentes, gageons que l’expérience fera que ce sera le cas l’année prochaine. Et que celles et ceux qui veulent pourront participer à sa création. Mais ne jetons pas les décos avec l’eau du sapin. Et conservons notre état-d’esprit « transition écologique et solidaire » qui implique de ne pas rester bloqués dans les schémas destructeurs du passé. L’opulence était une parenthèse dans l’histoire, nous devons l’accepter. Ça n’est pas idéologique, c’est scientifique.  



Pour en savoir plus ou rejoindre Les héritiers de la récup' : https://www.lesheritiersdelarecup.org





Objectifs de développement durable en lien :




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